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A l’aide ! J’ai une Voyagite aïgue !
Un des plus beaux héritages reçus de ma mère, bien qu’il ne soit pas à proprement dit génétique, est ma passion pour les avions.
Fermez les yeux, et imaginez : il est 18h environ, l’air commence à se rafraîchir et les vapeurs de la chaleur accumulée durant la journée s’évaporent petit à petit du bitume. Vous vous trouvez sur ce petit pont, du haut duquel vous avez une vue panoramique sur la piste de l’aéroport Aimé Césaire de la Martinique. Elle est entourée de champs de canne à sucre dont les effluves parviennent jusqu’à vos narines. A l’horizon, le soleil se couche progressivement. Et tout à coup, vous le voyez, toutes lumières scintillantes, cet immense oiseau blanc métallique, qui s’élève, au ralenti d’abord, lourd de passagers, puis qui prend de la vitesse, pour finalement s’envoler juste au-dessus de votre tête, ses moteurs lancés à plein régime et faisant vibrer tout votre être. Le monde s’arrête un instant, plus rien n’a d’importance. Même s’il est maintenant perdu dans les nuages à des kilomètres, vous ne pouvez pas vous empêcher de le suivre des yeux, en essayant de deviner sa destination, et en vous demandant comment une machine aussi lourde peut planer si haut et si loin dans les airs. Cela semble cliché, n’est-ce pas? Et pourtant, c’est ainsi que j’ai passé la plupart des dimanches soirs de ma jeunesse, avec ma mère et ma soeur.
À l’époque, si vous demandiez à n’importe quelle petite fille de ma classe ce qu’elle voulait être quand elle serait plus grande, elle vous répondait “institutrice” ou “médecin”, ou encore “avocate”. Vous me posiez la même question, je vous disais que je voulais être dans les avions. Je ne savais pas encore comment, mais mon choix était fait ! Ayant une affinité particulière pour les mathématiques et les sciences, je suis alors devenue ingénieur en aéronautique : j’ai appris comment fonctionnaient les avions, et j’ai contribué à les concevoir. Je réalisais mon rêve d’enfant, mais pas totalement…
« Je veux être dans les avions ! »
En effet, après ce premier voyage, je me suis fait la promesse de visiter le plus d’endroits possible quand j’en aurais les moyens et l’occasion. Lorsque je suis donc partie à Toulouse pour continuer mes études, j’ai commencé à honorer cette promesse, en visitant d’abord des villes de France, puis des pays voisins d’Europe, et ce, avec mon petit budget d’étudiante. J’étais douée pour trouver les bons plans, je savais que partir certains jours de la semaine ferait gagner quelques sous que je pourrais réinjecter dans les visites. J’arrivais à dénicher de bonnes offres en hôtels ou en auberges de jeunesse tout en gardant en tête deux critères de choix cruciaux : la propreté et la sécurité. Je faisais en sorte que les journées soient remplies de découvertes, tout en gardant du temps pour souffler. Bien sûr, tout ne s’est pas toujours passé comme prévu, ce qui m’a permis de développer un certain sens de l’adaptation. Après cela, on ne m’a plus arrêtée, et je me suis attaquée au continent américain. J’ai vécu deux ans aux Etats-Unis, et j’ai sillonné le pays, ainsi que ses voisins (Canada et Mexique), parfois seule, avec un sac à dos, et toujours peu de moyens. Un vrai petit zizitata ! Dès que je rentrais d’un voyage, je commençais à penser au suivant. J’ai réalisé que j’aimais littéralement être “dans” les avions.
Pour moi, dans un voyage, chaque étape est cruciale : la préparation, l’anticipation, la première bouffée d’un air étranger prise à la descente de l’avion, la découverte et les visites, les milliers de pas parcourus, devenir le cliché ambulant du touriste avec son appareil photo, entendre une autre langue et s’amuser à l’imiter, parfois galérer à se faire comprendre, observer une façon de vivre différente de la nôtre, goûter des mets originaux, oser des choses que l’on ne ferait pas chez nous, se perdre, se plaindre des imprévus mais repartir aussitôt car chaque seconde perdue à babiller est une seconde qui nous rapproche de l’heure du départ, la tristesse (ou la joie dans certains cas) de devoir rentrer chez soi, la fatigue accumulée, retrouver son petit cocon qui mine de rien nous avait bien manqué …
Oui, un voyage, c’est tout cela et je ne m’en lasse jamais.