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Zip Zap Wabap : le bèlè, pilier de la culture martiniquaise

 

 

Bonjour à toi petit colibri !

Comme tu l’auras compris, ce « blog » a pour but de te faire voyager depuis ton salon (ou ton bureau, ou ton siège de bus…). Chaque article sera pour toi l’occasion d’apprendre, ou de réapprendre pour certains, des petits bouts de la culture caribéenne. Aujourd’hui, nous nous en rendons sur mon île natale, la Martinique (heart emoji), pour découvrir un des éléments phares de sa culture : j’ai nommé le bèlè.

Qu’est-ce que le bèlè ?

Le bèlè , ou «  bel air  » quand il est brodé*,  est un genre musical dans lequel un chanteur mène la musique avec une voix qui porte, pendant que danseurs et tambouyé (joueur de tambour) dialoguent. La structure de l’échange est toujours la suivante :

  • le chanteur (ou la chanteuse) donne la voix, et dès les premières notes, fait hérisser chaque poil de ta peau
  • les répondè (répondeurs) le suivent. Normalement, ton corps commence déjà à se balancer
  • le ti-bwa donne le rythme et le tambour emboîte le pas
  • enfin les danseurs et danseuses montrent ce qu’ils savent faire et se déhanchent

Tout cela semble simple de prime abord, mais en vérité, chacun a son importance pour maintenir une harmonie dans le dialogue. Les répondè doivent toujours donner la bonne phrase, les bonnes intonations, et le bon rythme pour éviter de perturber le chanteur, et par conséquent les danseurs.

 

D’où vient le bèlè ?

Diverses civilisations ont peuplé l’île, et elle a donc bénéficié d’apports culturels très divers. En 1635, les premiers colons s’installaient à la Martinique, et en 1638 débutait la première traite négrière, qui allait durer jusqu’en 1848, date de l’abolition de l’esclavage. Les esclaves étaient issus de différentes régions d’Afrique noire et appartenaient à différents peuples de langue et de tradition différentes.

De cette transplantation de la culture noire, de l’influence européenne et des contraintes du système esclavagiste naît une altération des traditions musicales africaines et leur modification donne naissance à de nouvelles expressions musicales. Le bèlè en est une.

Il ne s’agit pas de l’addition de cultures, mais d’un processus transculturel dans lequel il est difficile de déterminer la provenance de chaque élément. La musique bèlè présente des traits musicaux issus de différentes cultures, et transformés pendant des générations.

Le bèlè, un art à part entière

Le bèlè est un art à part entière qui requiert une certaine expertise, ne serait-ce que pour la confection des instruments. Le ti-bwa, par exemple, est fait à partir de baguettes taillées dans des branches d’arbres (goyaviers, caféier) et séchées au soleil. L’emblématique son du « tak-pi-tak-pi-tak » est obtenu lorsque le ti-bwatè les tape sur l’arrière du tambou.

Il existe 4 types de bèlè :

  • les bèlè de travail
  • les bèlè de divertissement
  • les bèlè pour les veillées mortuaires
  • les bèlè « la lin’ klè » (la lune claire)

A chaque occasion son bèlè !

A l’époque, le bèlè permettait aux esclaves, qui étaient répartis sur différents champs éloignés les uns des autres, de communiquer, de se donner un peu de courage en retournant la terre, de garder le rythme en se laissant porter par le son des conques de lambi. Les différents chants racontaient l’histoire de l’île, de la communauté. Ils étaient également un moyen discret, puisque chantés en créole, de se moquer des colons ou des contremaîtres.

En fin de journée, on dansait le ladja, une danse de combat accompagnée de tambour, ti-bwa et chants. Le nom ladja vient du nom « ag’ya », qui est un terme d’origine congolaise et sénégalaise. Il fut interdit par l’Eglise catholique à cause de l’utilisation du tambour (les africains utilisaient le tambour pour communiquer avec leurs divinités). Les pratiquants de ladja étaient des personnes qui étaient initiées. Il y avait tout un cheminement pour pouvoir devenir pratiquant de haut niveau. Il y a toute une philosophie qui va avec, concernant le rapport à la nature – la lune, la rivière, la mer – la manière de se préparer, le type d’alimentation à avoir, etc.

 

Puisque des images valent mieux que des mots, je te laisse avec une petite vidéo montrant tout ça.

 

 

Tu aimerais tenter l’expérience ? Plume Evasion s’occupe de tout 😉 Et si je te proposais de mélanger tradition et remise en forme ? Reste connecté-e

 

 

*Broder : aux Antilles, broder signifie franciser un terme, amplifier sa consonnance européenne en roulant les « r » par exemple dans ce cas.

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