Les Rimèd razié

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Martinique,Nature,tradition

 

Bonjour petit colibri !

Dans son portrait vidéo, Tara nous explique que ce qu’elle aime particulièrement en Martinique, c’est sa richesse naturelle, et notamment le fait que « chaque plante, chaque feuille, chaque fleur, a sa vertu comme si rien n’avait été mis au hasard ».

Et elle a raison ! La Martinique et la Guadeloupe sont pourvues de l’une des flores les plus riches des Petites Antilles. En plus de créer des paysages à couper le souffle, et de donner des fruits succulents, la plupart des espèces ont des propriétés médicinales. Ces plantes sont appelées en créole « Rimed razié » (c’est-à-dire remèdes maison), et sont utilisées depuis des générations en infusion, en décoction, par macération ou par application cutanée pour soigner différentes pathologies. Certaines ont des noms originaux bien de chez nous, d’autres portent le nom de médicaments chimiques connus de tous (le Doliprane ou l’Efferalgan).

Les plus connues sont :

  • L’atoumo (ou à-tous-maux, Alpinia zerumbet de son nom vernaculaire), qui comme son nom l’indique, est un peu la plante miracle. De la famille des Zingibéracées, cette plante aux fleurs parfumées et aux fruits ressemblant à des petites citrouillles, peut mesurer jusqu’à 3 mètres. On la retrouve bien sûr sur d’autres îles caribéennes et à la Réunion (où elle est connue sous le nom de « gingembre coquille »). Ses feuilles sont utilisées contre les maux de tête , et les fleurs comme diurétique. Cette plante est également utilisée pour soigner la grippe, l’indigestion, les flatulences et les ballonnements, les fièvres tenaces, les maux de gorge…

 

 

 

brisee-lippia-alba

  • La brisée, trois tasses (Lippia alba), est utilisée en tisane comme digestif et tranquillisant nerveux, ou en usage externe pour traiter les mycoses.

 

 

 

  • Le chardon béni (ou herbe à fer, ou radié la fièvre, Eryngium foetidum de son nom vernaculaire), est utilisé en infusion pour les affections respiratoires avec fièvre et troubles intestinaux. Et en bonus, les feuilles ciselées peuvent également remplacer la coriandre en cuisine !

 

 

 

doliprane martinique

  • Le doliprane (Plectranthus barbatus), à l’instar de homonyme et homologue chimique, est utilisé pour soulager les maux de têtes, la fièvre et les rhumatismes. Mais cela ne s’arrête pas là : il est aussi efficace contre les troubles digestifs et hépatiques, les affections cutanées, les affections respiratoires, et c’est également un protecteur cardiaque un anti-âge.

 

 

Zeb-a-pik

  • Le zeb a pik, ou herbe à pic (neurolaena lobata), est utilisée depuis des siècles pour le traitement des maladies infectieuses, des affections cutanées et même le diabète. Il est également recommandé pour prévenir les maux liés aux changements de saison, au stress et à la fatigue. Une molécule de cette plante serait même la réponse au cauchemar Covid. En effet, en février 2021, un pharmacien et docteur en pharmacologie guadeloupéen, Henri Joseph, a assuré être sur la piste d’un traitement naturel contre le Covid 19 grâce à la médecine traditionnelle et aux savoirs ancestraux. Cette molécule pourrait « bloquer la duplication du virus » dans l’organisme. En plus d’agir contre le Covid-19 et ses variants, ce remède serait aussi efficace sur tous les virus à ARN tels que la grippe, la dengue ou le Chikungunya. Affaire à suivre…

On recense aussi le basilic pays, la citronnelle, l’orthosiphon, le safran pays….

En 2012, 12 plantes médicinales de Martinique ont intégré la « Liste A » (plantes médicinales utilisées traditionnellement) des Plantes Médicinales dans la pharmacopée française :

rimed-razi-list

  • Fleurit-Noël
  • Zeb mouch
  • Ester fragile, herbe à lait
  • Herbe à femme, zeb a fanm
  • Tabac diable, Guérit-tout
  • Lanmwaz, Ti ponpon
  • Herbe aiguille Zèb Zédjui
  • Pompon-soldat, Gros pompon
  • Oreille-à-mouton, Zorèy-mouton
  • Herbe tension, Zeb tansion
  • Gommier, Gommier rouge
  • Balai doux, balé dou

 

Le Pôle Agroressources et de Recherche de Martinique (PARM) fait partie de ceux qui veulent développer l’utilisation des plantes aromatiques et médicinales martiniquaises. En 2012, cet institut s’est penché sur la composition de 24 espèces afin de faire « le lien entre une activité déclarée au niveau traditionnel et une activité prouvée de façon scientifique », explique Sandra Adenet, responsable du Pôle Recherche et Développement du PARM.

 

Sources :

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nature, remèdes

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