Pâques en Martinique : entre religion et gastronomie

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Caraïbe,culture,gastronomie,tradition

 

Bel bonjou petit colibri !

Si je te dis « Pâques », tu penses sûrement « chocolat », et moi aussi pour tout te dire (#CEOchocolateaddict). Mais dans la Caraïbe, et particulièrement en Martinique, Pâques a une toute autre signification.

Pâques, avant tout une fête religieuse

Signification du Carême

chemin-de-croix-martinique-484x252La communauté martiniquaise est majoritairement catholique et la religion catholique ponctue tous les grands événements du calendrier, ou presque. Pâques est donc avant tout une fête religieuse. Elle marque la fin de la période du carême, qui a commencé le lendemain du mercredi des cendres (dernier jour de carnaval), et a duré 40 jours. Le carême, dans la religion chrétienne, correspond à la période durant laquelle Jésus se serait retiré dans le désert pour jeûner, servi par les anges, et tenté à maintes reprises par le diable. Durant cette période, les catholiques sont invités par leur Église à faire certains jours de jeûne et d’abstinence, à se livrer à la prière et aux pratiques pénitentielles, à repenser leur mode de vie et à se recentrer sur eux et leurs proches. En résumé, c’est une période de restriction qui est plus ou moins respectée.

Le vendredi saint et ses accras

Le Vendredi Saint est le dernier jour de privation. La tradition veut que les familles se réunissent le matin pour « revivre » la passion du Christ, en arpentant des chemins de croix (marches souvent sinueuses, pentues et difficiles, marquées par plusieurs arrêts de prière), à jeûn. Vient alors le moment de casser le jeûne, généralement aux alentours de 15h, en dégustant de bons accras, aux saveurs différentes (les accras étant faits d’eau et de farine, constituent le met parfait pour rompre un jeûne). Là, chacun est libre d’exprimer sa créativité. Mais les accras les plus classiques sont les accras de morue, de légumes, ou de titiri (petit poisson d’eau douce). Je t’invite à découvrir quelques recettes qui te feront saliver chez Tatie Maryse    (tu peux également aller voir la recette de Timolokoy – crédit photo)

 

 

Dimanche et Lundi de Pâques

Le matoutou de crabes

Pâques est pour moi synonyme de famille, de partage, et surtout…de crabes ! En effet, aux Antilles, à chaque fête son plat traditionnel. Et celui de Pâques est le « matoutou de crabes », à base de crabe de terre. Pour en manger un bon le jour-j, il faut savoir anticiper : les pièges à crabes (appelés « ratières ») et les appâts doivent être posés dans la nature (mangroves, champs…) des mois à l’avance. Une fois un bon nombre capturés, il faut bien les nourrir de feuilles, de légumes, d’épluchures et d’eau. Cette étape est cruciale pour leur donner de la saveur. Enfin, le dimanche, on sort le plus grand de nos fait-tout, et on laisse mijoter lentement…très lentement, tous ces crabes dans un jus à base de piment et de colombo. Il sera servi avec des légumes et du riz.

A chaque famille sa recette du matoutou. Personnellement, cette année je suivrai celle-ci, et ferai avec les moyens du bord en remplaçant le crabe par des crevettes (Crédit photo : @MissNatïaa)

Les origines du matoutou de crabes

Le matoutou de crabes (ou matété pour les Guadeloupéens) est un héritage amérindien (Caraïbes et Arawaks).

Lorsque les colons arrivent aux Antilles, ils dénigrent ce plat et l’étiquettent comme étant une nourriture pour les esclaves. Puis, quand les esclaves arrivent d’Afrique, on leur impose la religion chrétienne, et donc les traditions qui en découlent, dont celle du carême : ils étaient privés de viandes grasses, et n’avaient d’autre choix que de se rabattre sur le crabe, considéré à l’époque comme une viande maigre. Ils en consommaient durant toute la période du carême, puis le dimanche de Pâques venant, ils se réunissaient pour en finir les importants stocks.

Ce qui était alors une punition pour les esclaves, est devenu un plat traditionnel en Martinique et en Guadeloupe.

 

Le camping de Pâques

Pendant le week-end de Pâques, la tradition veut également que familles et amis plantent leurs tentes au bord de l’eau sur la plage, dans une ambiance festive et conviviale, pour déguster ce plat délicieux. Jeunes et moins jeunes se divertissent en musique, en jouant aux dominos, à la belote, au football… Les plus chanceux se prélassent dans leur hamacs. Les mots d’ordre sont partage, repos, convivialité, respect de la culture et des traditions. Sur la plage, tout le monde est bienvenu, et le son des éclats de rires se perdent sur des kilomètres.

 

Définitivement une ambiance qui me manque !

Et toi ? A quoi ressemble ton week-end de Pâques ?

 

Lina

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2 Responses

  1. Tu m’as donner faim ! 😂
    On va manger des crabes également mais de Madagascar ( c’est tout ce que l’on a trouvé)

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